Parmi les personnes que j’accompagne, beaucoup m’ont dit que le confinement leur avait fait prendre conscience de la futilité de certains de leurs besoins et que cette période particulière, pas toujours facile à vivre, les avait aidés à se recentrer sur l’essentiel. Leurs besoins boulimiques et compulsifs de matérialité et de divertissement s’étaient régulés spontanément et ils en retiraient un mieux-être notable, ils avaient redécouvert les bienfaits de prendre du temps pour soi et de nourrir la relation avec leurs proches. Avant c’était la course, la dispersion, pendant c’était un recentrage sur l’essentiel et le vital...
Puis vint l’après, la reprise fut difficile pour beaucoup car pendant ce temps de pause ils ont pris conscience qu’ils avaient été pris dans une dynamique de vie qui ne leur correspondait pas, qu’ils s’étaient détournés d’eux-mêmes et de ceux qu’ils aimaient. En retrouvant l’essentiel en eux, ils envisageaient avec beaucoup d’angoisse un retour à la « normale » avec un rattrapage du temps perdu et des contraintes supplémentaires dans un contexte de mesures incohérentes et des discours anxiogènes.
Pour eux, le grand fruit né du confinement fut un besoin de congruence entre leurs aspirations profondes et leur vie quotidienne. Certains ont « pété les plombs », d’autres ont eu la chance de pouvoir prendre du recul et rééquilibrer leurs priorités et leur mode de vie.
Cela me fait penser au travail effectué durant une cure de Rêve Éveillé Libre. Pendant ce temps de pause que sont les séances, on entre dans un autre rythme, celui de l’Être Profond, et on se met à l’écoute de nos besoins essentiels. L’Être Profond nous parle de ce qui nous entrave et nous aide à prendre conscience de ce qui ne nous correspond plus. Dans l’espace protégé du rêve, la parole, les carcans et les enfermements se libèrent progressivement.
Ensuite, vient le temps de ce que j’appelle le « passage à l’acte positif » car il est important d’acter le changement souhaité dans le concret pour que celui-ci devienne une réalité et que notre vie change durablement. C’est notre responsabilité d’incarner dans la réalité les transformations et les prises de conscience intérieures. C’est cela la congruence.
Alors peut-être pourrions-nous, en ce début d’automne où les énergies se recentrent et commencent à ralentir, prendre le temps de la réflexion : « qu’est-ce que j’ai fait de ces leçons apprises pendant le confinement ? comment je matérialise dans mon quotidien mes prises de conscience ? qu’est-ce que je choisis de nourrir aujourd’hui dans ma vie ? comment je peux grandir en congruence dans un monde de plus en plus incohérent ?»
Cela prendra du temps, ce ne sera certainement pas toujours facile, mais une chose est certaine : si on y croit, si on va au-delà de ses peurs, alors c’est possible et c’est une belle aventure de conscience qui s’offre à chacun de nous. C’est cela suivre le chemin de l’étoile